Tapah

Souvent traduit par « ascèse », le terme TAPAH fait facilement penser aux yogis ascétiques, à moitié nus, recouverts d’une poudre blanche et traversant la vie sans boire ni manger.

Mais loin de ces représentations spectaculaires et folkloriques, le terme TAPAH, également traduit par « pratique régulière », désigne également la pratique des yogis d’aujourd’hui que nous sommes. On s’en doute, il n’existe pas beaucoup de disciplines qui n’invitent pas à la pratique constante et sérieuse pour progresser. C’est une évidence.

TAPAH est cependant plus qu’un simple conseil de bon sens visant le bon développement psychique et physique d’un individu.

TAPAH est « notre force d’action » : comment agir dans ma pratique, sur mon tapis ? Mais aussi comment agir dans le monde qui m’entoure ? Cette question est toujours brûlante, et peut-être encore plus présente à l’esprit de chacun au lendemain de la crise sanitaire qui bouleverse bien des choses autour de nous.

TAPAH nous rappelle que notre action doit s’exercer dans les actes simples du quotidien : Par l’acte simple du quotidien et par ma présence consciente à cette action, je me trouve pleinement présent à ce que je suis et à ce qui est.

Tapah

Ascèse, pratique régulière et sérieuse,

˃ vient du sanskrit tap qui signifie brûler, chauffer : l’ardeur de la pratique se transforme en feu capable de brûler ce qui nous encombre.

(Yoga Sutra II.1) Tapah svadhyaya ishvarapranidhanani kriya yogah : Un effort soutenu, la conscience intérieure de soi et la dévotion sont les voies du yoga de l'action.

Lorsque je suis sur mon tapis, j’apprends à me rendre disponible aux différents ressentis de mon corps ainsi qu’aux différents effets de la pratique sur mon mental. En cours, je me rends présent aux indications de celui ou celle qui me guide dans la pratique. Je cherche à être pleinement là.

Dit autrement, la pratique est une invitation à exercer des actes simples sans se laisser glisser vers des pensées qui n’ont rien à voir avec l’instant que nous vivons (planifier ce qu’on va faire en sortant du cours, repenser à un événement qui s’est passé plus tôt, réagir à ce qui se passe avec impulsivité en ayant la certitude qu’on connaît déjà ou que, au contraire, on ne sera pas à la hauteur, etc.).

TAPAH, ma force d’action, m’invite à aiguiser mes capacités d’attention ici et maintenant.

Et là, nous nous rapprochons de ce qui me semble être le cœur même du yoga : sur mon tapis, puis dans ma vie, j’exerce ma capacité à développer TAPAH : l’intensité de mon attention, centrée sur ce qui est en train de se passer. La voie du yoga nous invite à l’action.